Quand la sauge joue les guérisseuses et que le citron corse sort son plus bel accent
Si la sauge était une personne, ce serait sans aucun doute une grand-mère corse, toujours prête à soigner vos maux avec une infusion fumante et deux-trois conseils bien sentis.
Depuis l’Antiquité, cette plante au nom déjà évocateur — Salvia, du latin salvare, « sauver » — joue à l’herboriste superstar. Les Romains la considéraient comme sacrée.
On la cueillait en toge blanche, pieds nus, après une petite offrande.
Bref, c’était presque un rituel druidique.
Mais ce n’était pas pour rien : la sauge est antiseptique, digestive, et même un peu magicienne.
Une tisane de sauge ? Adieu les maux de gorge.
Une feuille mâchée ? Halte à la mauvaise haleine.
Et selon certains vieux grimoires, elle aiderait même à stimuler la mémoire et… la longévité. (Rien que ça.)
Et je ne parle pas du fait de bruler des feuilles de sauge pour purifier un intérieur de maison…
A côté, nous avons le citron corse, petite merveille méditerranéenne qui n’a pas grand-chose à envier à ses cousins siciliens.
Le cédrat corse, ancêtre du citron, était déjà cultivé dans l’île au temps des Grecs anciens.
Mais c’est surtout entre le XVIIIe et le XIXe siècle que la culture du citron prend son essor en Corse, notamment dans la région de Bastia et autour de la plaine orientale.
Le citron corse, qu’on appelle parfois « citrone », se distingue par son parfum intense, sa peau épaisse et son goût équilibré, entre acidité et douceur.
On le trouve dans les jardins familiaux, entre deux oliviers derrière un vieux figuier, et même sur les étals des marchés en été, où il fait le fier à côté du brocciu.
Et franchement, quoi de mieux que d’unir ces deux divas de la Méditerranée — la sauge et le citron — autour d’un bon poulet ?
Avec une touche de crème pour faire glisser tout ça, on est sur une recette qui sent bon le maquis, la générosité et les repas de famille où l’on sauce l’assiette avec un bon bout de pain frais.
C’est simple, rapide, parfumé… et presque médicinal.
J’adore les recettes avec du poulet !
Alors, à vos casseroles, et que la sauge vous protège !
Préparation 20mn Cuisson 15mn
Durée totale : 35mn
Origine : France
Poulet, sauge et citron au cœur du maquis corse
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4 blancs de poulet ou 6 hauts de cuisse désossés (ou morceaux de votre choix)
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1 citron corse non traité (zeste + jus)
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10 à 12 feuilles de sauge fraîche
- 1 cuillère à café de baies rouges
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20 cl de crème fraîche épaisse (ou crème liquide entière selon votre goût)
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2 gousses d’ail
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1 oignon jaune
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2 cuillères à soupe d’huile d’olive corse
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1 petit verre de vin blanc sec (facultatif mais délicieux)
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Sel et poivre du moulin
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Préparer les ingrédients : Émincez l’oignon, hachez l’ail. Prélevez le zeste du citron corse (avec une râpe fine) et pressez-le pour en extraire le jus. Réservez. Lavez les feuilles de sauge.
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Faire dorer le poulet : Dans une cocotte ou une grande poêle, faites chauffer l’huile d’olive. Ajoutez les morceaux de poulet, côté peau d’abord s’il y’ en a, et faites-les bien dorer de chaque côté pendant 5 à 7 minutes. Salez, poivrez.
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Ajouter les parfums : Retirez brièvement le poulet, et dans la même cocotte, faites revenir l’oignon émincé et l’ail haché. Ajoutez ensuite les feuilles de sauge entières, le zeste de citron et un peu de son jus. Parsemez de baies rouges.
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Déglacer et mijoter : Remettez le poulet, versez le vin blanc (si utilisé) et laissez réduire une minute. Ajoutez ensuite la crème fraîche. Couvrez et laissez mijoter à feu doux pendant 20 à 25 minutes, jusqu’à ce que le poulet soit bien tendre et nappé de sauce.
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Finalisation : Juste avant de servir, rectifiez l’assaisonnement et ajoutez un filet de jus de citron frais pour rehausser les saveurs. Un peu de fromage rappé pour les gourmands…
Servez ce plat avec des pommes de terre vapeur, du riz, ou des tagliatelles fraîches.
Pour une option plus légère : un mélange de légumes rôtis au four (carottes, courgettes, fenouil).
Et surtout : ne jetez pas la sauce. Elle est à tomber.
On boit quoi ? Un vin blanc corse, bien sûr !
Patrimonio blanc :
Un Vermentinu (aussi appelé Vermentino) du Nord de la Corse (domaine Leccia par exemple…)
Pourquoi ça marche ? Ce blanc sec est souvent floral, avec des arômes d’agrumes, d’herbes méditerranéennes et une belle minéralité. Il s’accorde parfaitement avec les plats crémeux et les volailles citronnées.
Ajaccio blanc : (domaine Peraldi par exemple…)
Aussi majoritairement à base de Vermentinu, avec parfois une touche de Sciaccarellu blanc ou Genovese.
Un peu plus rond, mais toujours équilibré, parfait si tu veux un vin légèrement plus souple.
Alternative si tu préfères un rouge léger (domaine Fiumicicoli par exemple)
Un rouge de Sartène ou un Sciaccarellu peu tannique servi légèrement frais (14-15°C). Le Sciaccarellu donne des vins fins, fruités et légèrement épicés — en écho à la sauge.
